„Ein Garten für Orpheus“ (1996) für Bassetthorn, Horn und Streichquartett
Markus Niederhauser, Bassetthorn, Olivier Darbellay, Horn, Camerata Bern

nach der gleichnamigen Federzeichnung von Paul Klee aus dem Jahre 1926. Als Auftragswerk des MDR wurde das Ensemblestück anlässlich der Jubiläumswoche
70 Jahre Bauhaus 1996 in Dessau uraufgeführt. Das faszinierende Bild von Paul Klee weckte in mir spontane musikalische Ideen:
- die horizontalen Linien suggerieren, als formbildendes Element, als Bezugspunkt und als Verbindungsstruktur einen stets wiederkehrenden Liegeton (es’)
- die gelbe Grundfarbe evozierte, als musikalisch dominierende Klangfarbe den entsprechenden Einsatz des Horns. Aus dem Liegeton entsteht der Gesang des Orpheus... umspielt von lebhaften, schnellen Passagen der Streicher
- diagonale Strukturen entstehen durch die tiefen vorüberhuschenden Läufe des Bassetthorns.
Aus diesen Grundelementen ist das ganze Stück aufgebaut.

A GARDEN FOR ORPHEUS for basset horn, horn and string quartet

In December 1996 the Bauhaus of Dessau was commemorating the 70th anniversary of its existence. The Leipzig Radio (MDR) has commissioned me a piece in honor of the event. I chose to write a piece inspired by Paul Klee’s drawing „A Garden for Orpheus“, realized in 1926. For this effect I utilized a basset horn (alto clarinet), a horn and a string quartet. On a yellow background Klee created a network of horizontal, vertical and diagonal structures, their shapes suggesting an affinity with crystals, stars, tree branches, a pencil of light-rays, or even a road map. One connoisseur of Klee talked of a tellurgical inculcation and a cosmic attachment typical in the art of the painter. I tried to transform these elements into music. The long held notes in the horn (the note E-flat appears very frequently as a pivot-note, as a point of departure and as a structure of reference) introduce the singing of Orpheus, a sort of cantus firmus which detaches from the very restless sonorous background provided by the strings. The basset horn, very close to the sonority of the horn, creates an ambiguity of timbre with the help of the latter, demonstrating the sound structure of its clean, warm and subdued timbre.

En décembre 1996, le Bauhaus de Dessau commémorait le 70ème anniversaire de son existence. La Radio de Leipzig m’a passé commande d’une pièce en relation avec l’événement.
J’ai choisi d’écrire un mouvement inspiré d’un dessin de Paul Klee, réalisé en 1926 et s’intitulant « Un jardin pour Orphée ». Comme effectif, j’utilise un cor de basset (clarinette alto), un cor et un quatuor à cordes.
Sur un fond jaune, Klee crée un réseau de structures horizontales, verticales et diagonales, le tout suggérant des cristaux, des étoiles, les branches d’un arbre, des faisceaux de rayons de lumière ou encore une carte topographique. Un connaisseur de Klee parle d’un « enracinement tellurique » et d’un « attachement cosmique » propre à l’art de Paul Klee.
J’ai essayé de transposer ces éléments en musique. De longues tenues du cor (la note mi-bémol revient très fréquemment comme note-pivot, comme point de repère et comme structure de référence) introduisent le chant d’Orphée, une sorte de cantus firmus qui se dégage du fond sonore très mouvementé réalisé par les cordes. Le cor de basset, très proche de la sonorité du cor, crée une ambiguïté de timbre par rapport à celui-ci, tout en colorant la structure sonore de sa propre couleur instrumentale chaleureuse et grave.

J-L.D.