C’est tout naturellement que l’Ensemble Vortex choisit le terrain transdisciplinaire pour attirer l’attention sur certains compositeurs émergents dont les intérêts sont en résonance avec les siens.Tout naturel aussi qu’on y pointe des concepts caractéristiques de l’ambiguïté, pour ne pas dire les contradictions de notre époque, avec son penchant irrésistible pour l’individuation par l’image. Do it yourself, c’est la célébration de l’auto-exploitation autant que le triomphe de l’individu-entrepreneur.

Avec Three studies for two voices , Alessandro Perini met en scène deux corps hybrides, à la fois instrumentistes et instruments, qui inversent les rapports traditionnels entre musicien et ordinateur à travers le filtrage et la modulation organiques des sons électroniques émis par micro-haut-parleur à l’intérieur de leurs propres cavités buccales. Quant au propos de Table Talk du jeune compositeur Andreas Frank, à l’antipode du dialogue parlé, il consiste à développer un subtil discours plurisensoriel autour des rapports entre objets, lumière et son.

Dans Behind the scenes, le compositeur Alexander Schubert met en scène une réflexion multimedia sur l’organisation économique de l’art et la définition de ses acteurs à travers les interventions, en temps réel ou différé, d’un protagoniste étranger à l’ensemble et aux pratiques artistiques en général. Apophanie de l’Américain Rama Gotffried se présente comme un « vidéo-instrument » animé par des marionnettistes abstraits qui questionnent le pourquoi et le comment de la faculté humaine de développer des structures en partant de n’importe quelle information captée au hasard. Et c’est au jeune compositeur David Bird, dont le destin devait croiser le chemin de Vortex, qu’il revient de conclure ce programme avec une nouvelle création.

Fondation l'Abri, Genève
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